Non. La loi dit que ce sont ceux qui achètent des actes sexuels et ceux qui profitent de la prostitution d’autrui qui commettent des infractions criminelles. La police ne peut procéder à ton arrestation pour avoir vendu tes propres actes sexuels, à moins d’avoir sollicité des clients prostitueurs près d’une école, d’une garderie ou d’une église.

La CLES soutient les femmes et les filles ayant un vécu en lien avec l’industrie du sexe qu’elles en soient sorties ou non. Selon notre approche d’intervention féministe, nous reconnaissons que pour chaque femme et chaque fille, le processus de reprise de pouvoir sur sa vie consiste à prendre des décisions qui leur conviennent au moment qui leur convient. 

Nous, les féministes abolitionnistes, nous sommes solidaires de TOUTES les femmes. Nous demandons la décriminalisation complète des femmes dans l’industrie du sexe. Nous voulons que le modèle égalité soit appliqué : décriminalisation totale des personnes prostituées; criminalisation des proxénètes et clients prostitueurs; services sociaux et aide financière directe à la sortie de la prostitution.

Oui. Cependant, un consentement libre et éclairé doit pouvoir être retiré en tout temps. Une relation sexuelle saine et égalitaire nécessite la capacité de dire non à certains actes sexuels même si on a déjà dit oui, pour d’autres actes sexuels. Mis à part le choix d’y entrer, les différents choix des femmes ne sont pas respectés dans l’industrie du sexe. De nombreuses survivantes témoignent au sujet du fait qu’il est beaucoup plus facile d’entrer dans l’industrie du sexe que d’en sortir. Dans un contexte où les choix économiques et sociaux des femmes sont plus restreints que ceux des hommes et compte tenu de la persistance des inégalités entre hommes et femmes, nous refusons de juger des choix des femmes dans l’industrie du sexe, mais insistons plutôt pour remettre en question le choix de s’acheter des actes sexuels que font très majoritairement des hommes.

En payant pour des actes sexuels, le client soutient financièrement une industrie du sexe où la violence envers les femmes est la norme et dans laquelle règne le crime organisé. Qu’il violente ou non les femmes qu’il paye pour des actes sexuels, le client fait le choix de potentiellement se retrouver avec une mineure, une femme victime de traite, sous l’emprise de drogues ou d’un proxénète.